Le Monde inverti

Sur un sujet original, Priest bâtit un récit assez riche. le monde qu'il créé est plutot inventif,la cité parfaitement dépeinte dans son ensemble et son fonctionnement. L'évocation de la ville, ses rapports sociaux et politiques, une ville condamnée à avancer perpétuellement sur des rails car son environnement s'altère perpétuellement et une réussite, La suite ne tient malheureusement pas ses promesses.L'histoire manque de rythme,de profondeur et de crédibilité.La réalité environnante constamment floue, difficile à discerner, les explications scientifiques complètement incohérantes et la fin un peu abrupte et décevante laissent une impression mitigée sur ce qui aurait pu être un bon roman.

Écrit en 1974, le monde Inverti reste considéré, encore aujourd'hui, comme un des tout meilleur roman de SF jamais écrit. Renommé mérité ou livre surestimé qui a fait connaitre son auteur ?

Inutile d'y aller par quatre chemins, c'est clairement mérité. Parceque le Monde Inverti invente un background passionnant, bourré de référence scientifique des plus crédibles, et une histoire prenante, bien qu'un peu longue à démarrer, il faut bien le dire. Et si le livre débute par une narration à le premiére personne, chaque partie propose un point de vue différent, mais qui revient, une fois sur deux, au niveau de la vision d'Helward. le procédé peut-être un peu déstabilisant mais il est efficace et bien pratique. Il permet surtout d'éviter de grosse coupure de rythme.

C'est donc de cette manière que l'auteur garde l'attention du lecteur pendant qu'il lève peu à peu le voile sur le monde qu'il a créé tout en gardant son lot de surprise pour le final. Les questions se bousculent au début, dans la tête du lecteur comme dans celle d'Helward (Ou sont-ils réellement ? Pourquoi la cité doit-elle continuellement avancer ? Pourquoi le Sud est-il le Passé et le Nord le Futur ?) et les deux apprennent à découvrir le fonctionnement de la cité Terre ensemble.

Le roman, tout en restant encré dans une certaine réalité et en posant des questions qu'on est tout à fait en droit de se poser, parfois a rester suffisamment fictif et n'a en aucun cas besoin d'une suite pour être un trés grand livre, à ne pas rater si l'on est fan de SF ‘un peu l'équivalent de Bienvenue à Gattaca en littérature).

Avec ce roman, Priest s’inscrivait durablement parmi les auteurs les plus prometteurs de la SF anglo-saxonne. En dévoilant très progressivement un univers à la fois étrange et familier tout en suivant l’initiation et l’évolution d’un personnage passe-partout, l’auteur joue constamment avec les attentes du lecteur , l’intriguant par les nombreux mystères environnant la ville dans laquelle grandit le héros et nourrissant le suspense par le recours à des recommandations paternalistes : « tu comprendras plus tard », « tu n’es pas encore prêt pour cette révélation «  ou encore « tu jugeras par toi-même quand le moment viendra ». Ce qui fait que, malgré le manque patent de charisme de Helward, on ne peut que l’accompagner dans son parcours au sein des guildes qui régentent strictement la vie dans cette curieuse ville mouvante, condamnée à avancer sans cesse en traversant des contrées parfois hostiles, parfois bienveillantes mais toujours éphémères.

Avec une grande malice et beaucoup d’à propos, Priest crée une œuvre intemporelle, un grand roman de SF qui parvient à surprendre sans paraître daté, insérant çà et là quelques éléments technologiques épars qu’on ne parvient pas vraiment à rattacher à un véritable contexte temporel.

Certains épisodes stupéfient par des visions presque transcendantes tandis que d’autres nous font penser à ces histoires d’arches stellaires avant de nous orienter vers le genre post-apocalyptique.

Quoique manquant cruellement d’émotion, le roman joue avec nos certitudes et intrigue sans relâche, nous promettant une dernière partie stupéfiante. Et en confrontant deux points de vue opposés sur la perception de cet univers aux lois indéfinies, Priest se permet de nous laisser dans une expectative aussi retorse que brillante.

Brillant.

Un univers original, inédit et totalement inattendu. L'avancée constante de cette ville et le mode de vie de ces habitants sont très particuliers et étonnants, notamment quand on parle des personnes de l'extérieur (ce qui leur arrive est bizarre et incompréhensible). L'importance des mathématiques à certains moments est un peu trop lourd, on s'y perd, mais l'évolution du récit et des pensées des personnages est décortiqués et très intéressants. Les rebondissements sont tout aussi imprévisibles et la fin en est l'apothéose. En résumé, ce roman est une science-fiction pleine de vie, de rebondissements et de réflexions sur les problèmes d'une civilisation, le scepticisme, la peur de l'inconnu et la nature humaine.

J'ai offert ce livre à mon frère il y a longtemps, en même temps que la horde du contrevent. La fin est une bonne surprise.

Ce roman est très surprenant, je me serai attendu à un récit plus classique et pourtant.. J'ai passé un bon moment à le lire, j'apprécie que la fin ne soit pas complètement ouverte mais ne donne pas toutes les clés pour autant. Un très bon morceau de science-fiction.

Voici enfin révélé mon premier Priest !

[...]

J'ai perdu tous mes repères d'emblée, pour partir à la découverte d'une ville sans pareil. Une ville en perpétuel mouvement, conçue pour avancer sur des rails, vous imaginez le délire des ressources utilisées... Mais dans quel but ?

Me voilà donc partie sur les chemins de la compréhension, avec les yeux, et toutes les autres perceptions du héros, dans une déroutante expérience de désorientation, sans boussole, et mystérieusement initiée dès les premières lignes du roman...

J'aime être déstabilisée, et là, j'en ai eu pour mon compte, tant cette histoire fût saisissante !

Car c'est bien en cela que Priest excelle : nous embarquer dans un environnement déstabilisant, empli de stimuli dont l'implication nous échappe ! Il ne veut pas nous perdre, mais pas non plus nous tenir par la main vers les bonnes réponses. Il préfère nous balader un peu en chemin, nous tester afin de savoir jusqu'à quel point il peut nous faire prendre des vessies pour des lanternes. J'adore !!!

Il m'a donné envie de tourner les pages et de suivre les personnages avec une ardeur déconcertante. Prise d'une sorte de crise intense d'extrapolations, de frénésie de compréhension, je suis arrivée au bout du voyage, découvrant sa réalité finale, en me disant : « Bien joué ! » devant ce nouvel horizon révélé.

Une vérité qui prend tout son sens, et incite à se repasser les détails de l'expédition, éperonnant nos pensées pour revenir sur les traces de tous les petits cailloux semés en route pour nous remettre sur la bonne voie.

Evidemment, je ne peux pas vous dessiner la carte de cet itinéraire livresque, l'errance fait partie du plaisir ressenti, faisant de l'irrationalité du paysage admiré et l'étendue de sa perspective finale, des souvenirs uniques !

Revigorée par mes pérégrinations et par le dépaysement éprouvé, je me perdrai bien volontiers dans l'univers d'un autre Priest, dès que j'en aurai l'occasion.

Croyez-le ou pas : une lectrice invertie en vaut deux !!! ;-)

Le premier roman de Christopher Priest, qui contient déjà toutes ses qualités, toutes ses obsessions, sur la perception de la réalité, l’identité, la mémoire, le temps, la vérité... Un excellent roman de SF, surprenant, passionnant, avec des idées visuelles déroutantes. La première phrase est l'une des plus connues de la science-fiction ("javais atteint l'âge de 1000 kilomètres"), à raison car on fait difficilement plus intriguant ; ça annonce la couleur. Évidemment c'est bien écrit, et il faut aussi aimer les fins ouvertes à la Christopher Priest, qui ne donnent jamais toutes les solutions. A chaque lecteur de se faire ses propres conclusions. L'un des meilleurs de l'auteur, ce qui n'est pas peu dire vu la qualité générale !

Plus de 35 ans entre les deux lectures. Et je n'ai pas été déçu. Le souvenir n'a pas souffert. Manquait juste le choc de la surprise.

Le début est excellent. L'histoire, délirante, est addictive. La fin est très bonne, juste un peu trop rapide (enfin, ça, c'est un avis d'aujourd'hui).

Je crois qu'on peut parler de science-fiction surréaliste. il y a même une dimension philosophique dans la relation entre nos perceptions et nos croyances.

C'est unique et, donc, absolument à lire.

Comme toujours avec Priest, la création d'un monde intrigant est une réussite. Par contre, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, pas assez creusés à mon goût. Un peu déçue par la fin / la révélation également.